Aux fêtes de famille, les grands-pères chantaient souvent les airs à la mode de leur époque. L'occasion était trop belle pour entendre 'L'Angélus de la mer où chacun reprenait en choeur 'Au loin, c'est l'angélus, c'est l'angélus qui sonne'. Ces mots résonnent encore dans nos têtes et je pense que vous aussi vous connaissez au moins une chanson de Gustave Goublier, car des succès, il en a écrit un nombre impressionnant.
Gustave Conin est né à Paris le 16 janvier 1856, et s'intéresse très rapidement à la musique, notamment par le piano. Comme il possède un véritable don, ses parents laisse son penchant naturel se développer comme il le veut.
A 17 ans, avant d'être le compositeur à succès que l'on connaît, il est interprète au théatre sous le nom de 'Renauld'. Il joue 'La Robe' d'Eugène Manuel et la 'Bénédiction' de François Coppée sur les scènes des Folies-Oberkampf et au théâtre Molière.
Un jour, il quitte la scène pour remplacer au pied levé la pianiste de chez Robert Houdin. Finalement, le pianiste ne revint pas et Goublier restera le pianiste attitré jusqu'à son incorporation. Il rentre alors comme saxophone-solo à la Musique de l'Ecole d'Artillerie de Vincennes et dirige occasionnellement l'orchestre.
A la suite de ce succès reconnu, Goublier est engagé à l'Eldorado et aux Folies-Bergère. Il fut un chef d'orchestre habile et d'un grand style. Il dirige d'abord les oeuvres des autres avant de diriger les siennes. Il crée les ballets 'L'araignée d'or' de Jean Lorrain et d'Edmond Diet, et 'Phryné' d'Auguste Germain et Louis Ganne, Chant d'Habit' de Catulle Mendès et Bouval avec le mime Séverin.
Le ballet 'Les sports' de Flers dont la musique était signée par Goublier et Holzer a été représenté plus de 240 fois! Il crée ses opérettes: 'Par devant notaire (mars 1899), le Sérum de l'amour' (octobre 1899), 'Ohé du ballon!' (décembre 1901).
Il démissionne de l'orchestre à la suite de grèves répétées des musiciens.
Flers l'engage alors au Moulin Rouge pour y diriger l'orchestre. Il y crée 'La belle de New-York' dont il écrit l'orchestration. Il y reste 4 ans et y crée de nombreux succès: Lysistrata, Offenbach-Revue, T'en a un oeil, la feuille de vigne, Eglé, The torréador, la revue de la femme...
Goublier donna également des mâtinées et des soirées musicales à la Taverne Gauloise et composa spécialement des quatuors à cordes: 'Dans la Montagne' 'Patrouille indiscrète', 'Sous un balcon', 'Gilette et Gilottin', succès repris par les 'Bals de l'Opéra' sous la baguette de Louis Ganne.
Il poursuit enfin ses créations dans différentes salles de Paris: 'Le Roi Boite' (février 1913), Mam'zelle boy-Scout' (1915), Les Surprises d'une Nuit d'Amour' (1920) Ah! Qulle Nuit (1920).
Très affecté par le décès de sa femme survenu en 1921, il perd le goût de vivre et s'éteint le 27 octobre 1926.Il est enterré à Paris au Père Lachaise.
Une rue de Paris porte son nom, dans le 10e arrondissement.
C'est désormais son fils Henri (1888-1951), compositeur de la célèbre 'Cocarde de Mimi Pinson' qui reprendra le flambeau famillial.